Me the Media Vers la société de conversation

Histoire, présent et avenir de la troisième révolution médiatique  Depuis le XIXe siècle, l’innovation ne cesse de jaillir du sol américain, notamment dans le domaine de la technologie et des media. Avec l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche, le potentiel de changement apporté par l’usage d’internet comme media est plus tangible que jamais. Pendant sa campagne et depuis sa prise de fonctions, il a en effet su comme personne faire résonner et se diffuser ses message d’une façon parfaitement démocratique grâce à myBarackObama.com, YouTube et Facebook, puis à Change.gov et Whitehouse.gov (entre autres). 

Grâce aux media internet, Barack Obama a su redonner une signification nouvelle au « We, the people » (« Nous, le peuple ») qui figure au frontispice de la constitution américaine : chaque Américain a en effet pu s’impliquer individuellement pour faire triompher sa cause et ce de mille façons différentes. Une dynamique globale s’est dès lors enclenchée qui signe le passage du concept bien connu d’économie de conversation au véritable avènement d’une société de conversation, conséquence sinon but ultime de ce que l’on qualifie dans ce livre de troisième révolution médiatique. 

Cette ère d’un multimédia basé sur internet peut être qualifiée d’ère du « moi-media », ou « me the media » éponyme de cet ouvrage. Les anciens mass media qui avaient toute notre confiance ont été absorbé par une nouvelle masse media à laquelle nous participons tous comme individus et comme consommateurs. Après l’imprimerie, après les mass media qu’ont été la radio et la télévision, l’ère moderne de l’internet est la troisième grande révolution médiatique que connaît l’humanité. Cette déferlante a des conséquences qui vont très loin toucher les entreprises, la société, la technologie et chacun d’entre nous. 

Dans cette dynamique du « moi-media », les éléments constitutifs des alter-ego numériques sont rapidement en train de devenir des formes parfaitement acceptées d’identité personnelle ou de marque. Ils forment de plus en plus la base d’une activité socio-économique où l’on retrouve aussi bien les individus que les organisations et les gouvernements. La troisième révolution médiatique procède d’une e-mancipation des identités physiques vers un « hyperego » : le moi numérique dont nous sommes si familiers grâce à l’iReport de CNN, iGoogle, l’iPhone, myBarackObama, YouTube, etc. Tous ces moi numériques sont hyperliés et remarquablement actifs sur internet où ils relient tant les citoyens que les marques, les entreprises et les hommes politiques.

Au cours des décennies qui viennent, nous serons de plus en plus interconnectés, de façon physique et intime, à notre propre réseau par le biais des matériels et logiciels informatiques classiques, mais, plus loin, par un « wetware » biochimique et nanotechnologique. Ainsi, la vie deviendra un gigantesque laboratoire de test pour le développement à venir de l’humanité.